Un nouveau post consacré aux films (enfin à une partie des très nombreux films) vus en ce mois de Septembre très riche en films de qualité !
Revoir Paris

Le nouveau film d’Alice Winocour (Proxima) met en scène Virginie Efira et Benoit Magimel, tous deux interprétant des rescapés d’un attentat dans un restaurant parisien qui rappelle beaucoup les attentats de Novembre 2015 à Paris. 3 mois après l’attentat, on suit Mia (Virginie Efira) alors qu’elle tente de comprendre et de se souvenir de ce qui lui ait arrivé ce soir là. Si la scène de l’attentat m’a prouvé que je n’étais clairement pas complètement prête à cette tension là, le reste du film est d’une poésie, d’une lumière et d’une émotion incroyable.
Les enfants des autres
Attention coup de coeur ! Les enfants des autres est la dernière réalisation en date de Rebecca Zlotowski et met en scène une certaine… Virginie Efira dans le rôle de Rachel, qui tombe amoureuse d’Ali (Roshdy Zem) qui est le papa de Leila, 4 ans et demi.
Si il est déjà rafraichissant de voir une femme de 40 ans avoir une vie remplie et rythmée même en dehors de toute relation amoureuse, il est aussi hyper intéressant de voir un rôle de belle-mère filmé ainsi, sans prise de bec entre l’ex-femme et l’actuelle. Ca parait ahurissant de le noter, mais le cinéma a souvent transmis des clichés qui ont terni l’image des femmes, des mères et des belles mères, alors oui Les enfants des autres est un film rafraichissant.

Et puis, Virginie Efira est sublime dans ce film. Sublime au sens propre et sublime dans son jeu. J’ai vu son talent me sauter aux yeux lors d’une scène où elle apprend que sa soeur est enceinte. Il y a dans son regard à ce moment là, dans son expression, toute l’ambivalence de ce que le personnage de Rachel ressent à cet instant. Première grosse émotion du film pour moi, et pas la dernière.
Et puis il y a la caméra et le regard de Rebecca Zlotowski sur ce personnage. Elle filme magnifiquement bien l’intimité, le regard, les micro expressions. Virginie Efira n’a jamais été aussi belle et juste.
Ninjababy

Premier film sans Virginie Efira de cette liste, mais pour une bonne raison: il s’agit d’un film Norvégien !
Ici on suit Rakel, une jeune femme un peu paumée, qui adore dessiner et se destinait à rejoindre une formation de graphiste. Quand elle apprend qu’elle est enceinte, et de quelques mois et qu’il est donc trop tard pour avorter, elle envisage l’adoption et exorcise ses craintes et ses angoisses en dialoguant avec le dessin de son « Ninjababy ».
C’est une comédie avec des personnages hauts en couleurs et attachants (ou exaspérants pour certains), sans complexes et sans tabou. Un film bien rafraichissant et qui reste touchant et réaliste malgré tout.
Kompromat
Une production ambitieuse française librement inspirée de faits rééls. Voilà comment on pourrait rapidement présenter Kompromat. Le titre du film fait référence à des pratiques du FSB, les services secrets russes, héritées du KGB, qui consistent à monter de toutes pièces un dossier compromettant sur des opposants politiques ou des personnes devenues gênantes pour le régime.

Ici on suit l’histoire de Mathieu Roussel, dirigeant de l’Alliance Française à Irkoutsk, en Sibérie. Suite à un spectacle mettant en scène l’amour entre deux hommes, et à un flirt avec la belle fille d’un agent du FSB, Mathieu va devenir la cible du FSB et être accusé de pédocriminalité.
S’en suivent la prison, la résidence surveillée et la bataille de Mathieu pour retrouver sa liberté.
Le jeu des acteurs, Gilles Lellouche dans le rôle principal en tête, est la grande force de ce film, qui est un très bon thriller, rythmé, même si certaines situations paraissent parfois « trop » pour être vraies.
Les cinq diables
La bande annonce de ce film, le deuxième de la réalisatrice Léa Mysius, m’a tout de suite énormément intriguée. Et pourtant je ne suis pas spécialement une grande fan de fantastique ou d’ambiance angoissante. J’ai découvert un film qui n’était pas angoissant mais tout simplement mysterieux.

Servi par une distribution magnifique (Adèle Exarchopoulos, Sally Dramé et Swala Emati en particulier) et par un cadre majestueux qui lui confère cette ambiance si particulière, le film est une réussite.
Il raconte l’histoire de Vicky, petite fille très proche et complice avec sa mère et dont l’odorat est très développé. Dans sa chambre, elle s’amuse à reproduire ou emprisonner les odeurs des personnes ou des choses qu’elles rencontrent. Un jour la soeur de son père revient alors que Vicky ne l’a jamais rencontrée. En sentant l’odeur de sa tante Vicky est capable de voir des images du passé et de comprendre des secrets que les adultes lui cachent.
Everything Everywhere All at once
Ce film est une grande claque ! Un film qui parle de multiverses ce n’est sur le papier pas trop mon truc. Mais ce film est moderne, drôle, parfois frôlant le ridicule, parfois frôlant le génie. Toujours sur cette ligne de crête.
Michelle Yeoh interprète le personnage principal de cette folie douce. Au début du film, lors d’un plan séquence absolument fou, on voit ce personnage, Evelyn Wang, se perdre, submergée par un quotidien trop lourd à porter, entre sa fille avec qui le dialogue est compliqué, son mari qui veut divorcer, la laverie qu’elle gère, les impôts… Et c’est au centre des impôts, dos au mur, que son destin va prendre une tournure un peu dingue.

On ne va pas se mentir, je pense qu’un deuxième visionnage sera nécessaire pour être bien certaine de n’avoir rien raté, tant ce film est dense et fou. Mais ce que je retiens du visionnage de ce film c’est la joie que j’ai ressenti devant le film. Vous savez ce plaisir absurde et inexplicable devant des films comme Kingsman ou Bullet Train, le côté jouissif de voir un film de qualité, fun, qui ne se prend pas au sérieux mais qui a été fait sérieusement. Et puis la joie de voir ce genre de film, souvent très masculin, porté par une femme asiatique de plus de 50 ans: Michelle Yeoh, grandiose ! (Et Jamie Lee Curtis est également phénomènale)